La cigarette : une épidémie qui résiste
16 millions de fumeurs en France sur 67 millions d’habitants…L’industrie du tabac s’en sort avec un bon ratio. Un très beau ratio, même ! Et sans doute que son objectif est d’accroître ces résultats, car probablement insatisfaisants. À ce stade de diffusion, et au regard des effets nocifs dont la cigarette est légitimement tenue pour responsable, la propagation du tabac correspond à ce que l’on pourrait appeler une épidémie.
Libre de fumer ?
Le terme d’épidémie renvoie à la maladie, à la contagion et au risque pour la santé. Les autorités sanitaires et le gouvernement s’y attaquent à travers de nombreuses mesures, lois et campagnes de sensibilisation anti-tabac. Souvent, les statistiques viennent à l’appui des analyses. Systématiquement, il est question de mort, de cancer et de coût social.
Mais il est possible d'aborder le sujet autrement. Un des dangers majeurs du tabagisme, c’est son caractère liberticide. Le fumeur est-il réellement libre de consommer ? Lui est-il possible de se passer de la cigarette ? La réponse est Non.
Le contenu d’un paquet de cigarettes est conçu pour que le fumeur éprouve le besoin de se réapprovisionner. En effet, l’ajout d’ammoniac, dont les propriétés chimiques renforcent celles de la nicotine, est un moyen de favoriser la dépendance. De même, que les procédés visant à développer l’addiction au tabac sont multiples : utilisation du cacao comme bronchodilatateur, ajout d’additifs pour réduire l’opacité de la fumée… Dans certains pays, jusqu’à un quart du poids de la cigarette peut être réservé à des substances supplémentaires ! L’emploi de ces procédés est la condition sine qua non du bon fonctionnement d’un des premiers gisements économiques mondiaux.
Le besoin de fumer est donc une fabrication. Être fumeur signifie être prisonnier d’une formule chimique.
Avant de s’en prendre à la santé, le tabac ligature la simple liberté individuelle de consommer un produit. À lui seul, ce motif de tromperie justifie tous les efforts pour résister au phénomène du tabagisme.
Éprouver les plus grandes difficultés à stopper le tabac n’est pas un aveu de faiblesse. Échouer à de multiples reprises n’est pas une fatalité, ce n’est qu’une réaction de défense de l’organisme, du psychisme et du comportement social.
La perspective d’une vie meilleure, c’est mieux que la peur !
Au milieu des années 2000, un sondage réalisé sur un échantillon de fumeurs révélait que 83 % des personnes interrogées auraient renoncé à fumer leur toute première cigarette si on leur avait donné à nouveau le choix. D’une certaine manière, ce « non » exprime un regret.
Aujourd’hui, le fumeur se fait une idée des risques auxquels il s'expose en perpétuant sa conduite. Il est d’ailleurs presque victime d’un matraquage de menaces. À la télévision, sur les paquets de cigarettes, dans les journaux et à la radio, exclusion, peur et culpabilité sont devenues les leviers d’une lutte antitabac qui elle aussi se globalise.
En revanche, les bienfaits d’une vie sans tabac sont souvent minimisés ou positionnés au second plan. Or, reprendre son indépendance, le contrôle sur son mental et son physique permet d’obtenir quantité de bienfaits et ceux-ci ne sont pas suffisamment mis en avant. C’est pourtant là que réside le but d’une résolution personnelle, d’une thérapie complémentaire (hypnose, acupuncture,…), ou de l’accompagnement d’un fumeur par un professionnel de la santé : retrouver une qualité de vie aussi bien privée que sociale.
Retrouver son souffle, l’éclat de son teint, la sérénité, le sommeil et un appétit sain, mais aussi épargner à son entourage les effets néfastes du tabagisme passif sont en partie les véritables gains d’une démarche d’arrêt du tabac.
L’envie et l’espoir de se libérer de cette addiction composent le terreau du changement.
Le tabac est et reste une épidémie. Mais, le terme épidémie ne prendrait pas tout son sens si l'on ne lui associait pas celui d’éradication!